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Engagement 18

Richard Djif

Peuple camerounais,

Monsieur le président de la République du Cameroun,

Excellences,

Permettez-moi de venir par la présente ce 21 septembre, journée consacrée à la célébration de la paix dans le monde, vous souhaiter à tous les trois, un meilleur regard sur l'insécurité que traverse notre pays en ce moment. Je voudrais vous exprimer quelques sentiments, avec la grande ambition de ressusciter un dialogue républicain sans cesse en evanescence dans notre démocratie.

Je voudrais de prime abord, saluer la bravoure de l'armée camerounaise et présenter mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes militaires et civiles tombées dans le septentrion pour l'amour, l'honneur et la fidélité à la patrie. Je voudrais par ailleurs que le peuple camerounais et Monsieur le Président comprennent pourquoi nous perdons de précieuses vies sous des balles d'un ennemi que nous ne voulons pas clairement désigner. Nous parlons tantôt de Boko Haram, tantôt de la « rebellion des Nordistes ». Et pourquoi ne serait-elle pas une rebellion des Sudistes, des Côtiers, des Pygmées, des Bamilékés ou des Anglophones ? C'est à chacun sa suspicion ? Et si l'ennemi n'était ni Boko Haram ni le frère du Nord ? S'il était plus complexe ?

Une fois de plus, par le recours à l'incrimination de l'ethnie ou au tribalisme, les prédateurs de la nation détournent les camerounais des dangers réels qu'ils representent eux-mêmes. Boko Haram est une menace, certes. Cependant l'insécurité ne naît pas au Cameroun avec l'expension de Boko Haram. La stabilité du pays était déjà en péril longtemps avant l'avènement de la secte islamiste. D'ores et déjà les prédateurs de la République à travers les médias préparent l'opinion à accepter leur complot incessant contre la démocratie en annonçant une « rebellion en formation ». Lorsque le président de l'Assemblée Nationale déclare du haut de sa tribune que « Boko Haram est parmi nous... » c'est-à-dire parmi eux, les « honorables et les excellences du Rassemblement Des Prédateurs du Cameroun », il n'est pas entrain de dévoiler un secret. Ce n'est pas une information. Du moins pas pour un camerounais averti. Il serait allé plus loin en facilitant l'interpellation des coupables pour fermer la porte à l'insécurité. Arrêtons de divaguer et de jouer avec la vie des camerounais. La seule révélation qui puisse être utile aux camerounais aujourd'hui, celle qui nous préoccupe d'ailleurs dans cette lettre, c'est de dire ce qui justifierait une quelconque rebellion dans notre pays et quels en seraient les auteurs? - Bien entendu, quelque soit l'idéal avancé, le peuple camerounais n'adoptera en aucun cas quelques « hommes forts » qui auront pris le pouvoir par une rébellion armée. Et ce refus de la barbarie ne saurait être une garantie pour son Excellentissime et les excellences de savourer impunément leur ultime « vingtaine d'années » volée, leur piallage économique et leur politique nécrologique. Tout à une fin. Même la clémence de Dieu - . Les camerounais n'accepteront aucun chaos tant qu'ils disposeront à la fois des moyens de sauver la paix et de créer un changement ou alors une renaissance véritable. Parce que nous aurons démasqué les vampires à temps. Il ne restera plus qu'au peuple de les exorciser à travers l'adoption d'un contrat qu'il convient d'appeller ici Engagement 18. Qui menace la paix au Cameroun ?

Peuple camerounais, Monsieur le Président, Excellences,

D'entrée de jeu, souffrez que je vous rappelle, pour les besoins de la cause, que courant mars 2013, j'avais cru impératif de dénoncer à travers un film, les dangers de la confiscation de l'alternance politique au Cameroun par son Excellentissime et ses « excellences ». J'avais, sans ambages, levé un pan de voile sur le mal d'une longévité au pouvoir, nourrie à coup de fraudes multiformes, de baillônement et de violences. Comme si notre démocratie n'était pas assez apaisée et avancée, mes collègues et moi avons souffert le martyr. Onze jours d'interminables et atroces tortures orchestrées par des théoriciens et practiciens du « Renouveau de la terreur », des prédateurs qui me soupçonnaient alors de préparer un « coup d'état cinématographique ». Ces aveugles éclairés n'avaient trouvé dans mon récit filmique qu'un « complot ethnique (Grand Ouest et Littoral) visant à destabiliser le régime de Son Excellentissime Paul Biya ». Le recours au dilatoire par des lâches mal déguisés, à travers l'évocation d'une menace tribale et le silence complice d'un gouvernement rompu à l'art de la diversion ont ravivé les braises du tribalisme au mépris du débat contradictoire, de la liberté d'expression et des valeurs de l'unité nationale.

Au jour d'aujourd'hui, j'ose croire que, les bouchers des droits de l'homme, les diplomates de la cagoule et de l'obscurité, ont eu 18 mois pour se rendre à l'évidence que la production d'un film sur les crimes du régime de son Excellentissime n'était que le fruit d'une démarche artistique personnelle ; qu'aucun soutien lié à un groupe, un parti politique, une personnalité ou une organisation étrangère n'y aurait participé. Je demande par conséquent aux cagoulards de me restituer les manuscrits et disques durs emportés dans la nuit du 23 mars 2013. Personnellement, je ne désepère pas de les voir bientôt devant la justice. Aussi fidèle à mon projet de contribuer à la construction d'un Etat de droit au Cameroun, il me semble utile d'insister. La misère, la fraude, la corruption, l'injustice, le tribalisme, l'impunité prolongent-ils les bras de l'insécurité au Berceau de nos ancêtres? Un peuple frustré par la faim, les violations et la violence est-il un gage pour la paix ? Quel camerounais a oublié l'image des centaines de compatriotes tombés sous les balles des escadrons de la mort depuis les années dites de «braise »? Lequel a oublié la brutalité mortelle des hommes en tenue qui, en avril 2005, ont enterré des étudiants sur le chemin de la révendication pacifique ? Lequel n'est pas affamé de justice depuis la faim de février 2008 ? Combien sont refoulés aux portes des grandes écoles par la corruption finalement acceptée? Quel électeur ne revendique-t-il pas sous cap ses victoires électorales volées ? S'agit-il de la mémoire des opposants et journalistes enterrés au caveau de la politique funèbre ? Combien, fidèles au serment de l'écrivain, ruminent au fond d'un cachot à la fois leur projet de vérité et la menace d'une mort encore en fabrication ? Quel Rdpciste véreux ne profiteraiterait-il pas de ces frustrations visibles pour détruire le Cameroun ?

Alors que la mémoire de la nation nous a conviés, il y a quatre mois, à la traditionnelle célèbreration de son unité, il me semble opportun de redecouvrir avec vous les termes sacrés de cette unité chère aux morts et aux vivants.

« ...comme un soleil, ton drapeau fier doit être un symbole ardent de foi et d'unité , Que tous tes enfants du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest soient...». Le Renouveau cultive-t-il toujours cette joie patriotique de vivre ensemble dans un Cameroun prospère, uni et paisible ? Il est judicieux de faire ipso facto, non pas le procès d'un régime, mais de jeter un regard sur l'empreinte autoritaire, pour le moins dévastateur, de l'homme-lion dans la jungle politique camerounaise. Je n'ai nullement l'intention de vous inviter à un énième dialogue où le négativisme de l'injure et de l'irrespect se côtoient, mais de sonder une gestion et une politique qui nous conduisent chaque jour un peu plus vers l'incertitude et la terreur.

Monsieur le Président, quand en 1982, vous proclamez le Renouveau avec pour nourrices la rigeur et la moralisation, l'on est loin de penser à l'inauguration, par ce slogan, d'un règne où le tribalisme, l'imposture et le banditisme multicolores, pendant plus de trois décennies, s'enracineront avec rigeur.

La somme des comportements malsains ne se déchiffre pas uniquement dans les couloirs de l'économie où la corruption a durablement et impunément tissé son nid. Elle a embrasé les secteurs de la santé et de l'éducation nationale sabotant ainsi le siège même de la morale.Un rapport du Contrôle Supérieur de l'Etat déjà en 2007 faisait état d'un détournement de près de 2000 milliards de francs CFA au Cameroun entre 1998 et 2004 (Cf. Bonaberi.com) Soit une moyenne de 300 milliards de francs CFA par an. Quelle bavure dans un pays où 40% de la population vit sous le seuil de la pauvrété ? Il faut malheureusement préciser que ce rapport n'était que partiel (environ 7% seulement des départements ministériels contrôlés) et que ce pillage de la fortune publique en 2007 n'avait pas encore atteint son âge d'or que l'on vit présentement au plus fort de l'Opération épervier.

En juillet 2006, son Excellentissime, lors du congrès du parti-Etat avait, pour ne pas déroger à l'appel de la formalité décente du constat de l'échec, présenté lui-même « la fraude, les détournements des deniers publics et la corruption » comme étant « un problème de morale publique qui mine notre société ». Il y reviendra en septembre 2007 et depuis lors, tous les ans. Combien de fois faudrait-il nous montrer le fantôme de la finance publique avant de l'exorciser ? C'est pour cela qu'il est temps que son Excellentissime et les excellences prennent l'engagement 18.

La jeunesse affrontera-t-elle demain l'éternelle et rude compétition internationale avec des diplômes gracieusement offerts par la clémence de l'Etat ou alors négociés à coup de billets de banques ? Tous les camerounais aujourd'hui, dans des écoles de formation, répondent-ils du mérite ? Quel camerounais naïf ignore ici la facture de l'admission dans une grande école ? L'ENAM pour ne citer que celle-ci est-elle une école pour cadres hauts placés ou une école nationale ? Et si cela durait depuis trente deux années, il n'est pas étonnant de constater la démission du régime de sa majesté devant les questions de l'emploi et du redressement économique. De telles frustrations ne pourraient-elles pas encourager de jeunes camerounais à ceder à la tentation des marchands d'illusions qui brandissent une rébellion armée comme issue ?

Plus haut sur l'échelle de la formation, l'on assiste sans cesse à une scolarisation de l'université où la recherche documentée est un luxe. La formation universitaire en panne d'infrastructures, de rigueur et d'actualisation, où la grève de l'enseignant et celle de l'étudiant se complètent à longueur d'années académiques, n'est aucunement une garantie pour un savoir compétitif sur un marché de l'emploi exigeant. D'où la ruée vers l'extérieur des étudiants camerounais en quête de savoir. Plus d'un demi siècle après ce que l'on se plaît aujourd'hui à appeller indépendance, il est curieux de constater l'absence d'une faculté des sciences séreiuse, à la pointe de la technologie, dans nos universités d'Etat. Par ailleurs l'achat inavoué de la conscience d'une bonne partie de l'intelligensia confirme le vice du pouvoir politique et la banalisation de l'académicien.

L'infantilisation de l'étudiant camerounais se traduit par le rejet énergique de sa tentative de construction d'un débat académico-politique pourtant très productif et encadré sous d'autres cieux. Brandissant le prétexte de la manipulation, le régime, à travers milices et soldats de rang, militarise les campus universitaires à la traque du dernier étudiant adepte du débat contradictoire. Des étudiants sont constament interpellés et battus pour avoir reclamé de meilleures conditions de formation. De telles frustrations ne pourraient-elles pas encourager de jeunes camerounais à ceder à la tentation des curieux redresseurs de tort qui brandissent une rébellion armée comme issue ? La volonté agissante de l'étudiant dans la dénonciation de la filouterie gouvernante est directement perçue comme un crime de lèse-majesté.

L'univers de la nécrologie, du marchandage, du clientelisme et de l'incivisme n'a pas suffit à sonner le trépas de la République. La répartition des places lors des concours, obéissant à une politique dite de régionalisation, pratiquée sur l'autel de l'équilibre, dit-on , n'est-il pas un aveu honteux d'une solidarité gouvernementale à l'endroit des médiocres ? Pouvons-nous prétendre à l'émergence ou encore moins au développement en pratiquant la ségrégation des intelligences et la discrimination du savoir là où les états développés ou émergents ont imposé rigoureusement la compétition et le mérite ?

Le régime a fait du tribalisme son appareil idéologique. Au lendemain d'un acte anodin comme la nomination ou la construction d'une infrastructure nationale, le groupe ethnique et son élite, installés dans l'espace géographique dit « bénéficiaire » explose en délires, dans un tapage médiatique et une célébration festive ponctués d'un chapelet kilométrique d'éloges hypocrites à l'endroit du Chef de l'Etat qui n'aura rempli qu'une simple formalité administrative ? Les communautés dites « non alignées » payent le prix de leur différence par une exclusion de la gestion de la République. Cette menace du chantage politique construit des démons identitaires de la division qui achèvent déjà de fissurer l'unité nationale en nourissant chez les exclus de la Respublica, le radicalisme, les véléités sessessionistes et autre rebellion.

Par ailleurs, l'idéé de vivre dans un Cameroun émergent en 2035 est-elle la trouvaille d'une autre formule de réthorique politico-démagogique venue prolonger les sons du tam-tam des programmes d'ajustement structurel, du libéralisme communautaire et autre initiative PPTE dont le succès est toujours attendu ? Le ridicule est un vain mot au Cameroun. Comment comprendre que 32 années n'aient pas suffit à son Excellentissime et aux excellences de donner une quantité suffisante d'eau à boire ne serait-ce qu'à leurs voisins de la capitale ? Et pour l'électricité, faudrait-il encore attendre Dieu pour que la lumière soit totalement ? Comment peut-on émerger dans une société de consommation alors que l'implantation des usines de transformation dans le secteur de l'agro-alimentaire pourrait booster la production agricole en créant des emplois ? Le climat, le sol et une jeunesse majoritaire sont pourtant des atouts enviables sous d'autres cieux. Les industries culturelles dans une ''Afrique en miniature'' devraient occuper une place de choix. Comment vendre le tourisme camerounais en brisant son étalage qui est le cinéma ? Le ministère de la culture, pendant des années à montré ses incapacités à rouvrir les salles de cinéma. À combien évalue-t-on aujourd'hui la dévise que puise le cinéma Ouest-africain dans l'économie populaire camerounaise ? Le Nigéria en passant en pôle position dans la production cinématographique mondiale nous a démontré la capacité de la culture à créer des emplois. Notre ministère de la culture a trouvé enfin l'idée révolutionnaire d'offrir aux artistes une voiture de spectacle, en panne, à 300 millions de francs CFA. Ç'aurait pu être une moto de spectacle, ni la majorité parlementaire du Rassemblement..., ni leurs disciples d'opposants, encore moins les artistes ne s'en offusqueraient. Je ne vous repèterai pas ici le constat écoeurant des observateurs avertis et de la presse nationale sur la gestion piteuse des droits d'auteur au Cameroun. Le Renouveau ayant asphyxié les artistes camerounais par l'absence des structures de financement a finalement légalisé la piraterie, du moins par l'inertie, pour parfaire le long processus de la clochardisation de l'artiste.

L'incivisme politique n'est pas un sujet tabou chez nous. Nous serions, à défaut d'être en tête, parmi les 3 premiers pays au monde avec le plus grand nombre de partis politiques. Le régime à travers un financement stratégique des partis politiques fragilise ainsi la contruction d'une opposition sérieuse en favorisant l'essor des partis-boutiques qui pensent désormais que le parti politique est une entreprise génératrice de revenus. Avec dans l'opposition, des centaines de partis politiques où le candidat et l'électeur suivent tous les deux, la trajectoire du pain et du maquéreau.

Je croyais que la jeunesse était le fer de lance de la nation. Quelle garantie disposons-nous d'une jeunesse majoritaire qui croit plus tirer son épingle du jeu dans le pari, loin des vertus du travail et du mérite ? Le pays s'est résigné dans un grand bar triangulaire où les couples de l'ivresse et de la prostitution infantile, des cercles ésotériques et de la criminalité, de la loterie et du charlatanisme spirituel, occupent les sommets. Une immense autoroute où la jeunesse affamée, pourtant diplômée, est jonchée à longeur de journée sur la nationale moto chinoise, roulant vers un pain incertain et inexorablement vers une perte certaine. Le mercantilisme du service public au détriment de la morale et de la rigueur a fini par installer le Cameroun dans un Etat clandestin où le plan B est devenu la règle.

Les « excellences» paradoxalement ont souvent justifié l'inertie de son Excellentissime par sa sous-information. N'avons-nous finalement qu'un ministre de la communication du remerciement ? Monsieur le président, n'écoutez pas seulement la CRTV, écoutez aussi Equinoxe et les autres ; Vous pouvez étendre les lignes de Cameroun Tribune jusque dans Le Messager de Pius Njawé, Le jour, Mutations, la nouvelle expression, l'anecdote... N'écoutez pas seulement Mozart et Beethoven, écoutez aussi Valsero, Lapiro de Mbanga, Tikeng Jah F ; Ne lisez pas seulement Machiavel, lisez aussi Mongo Béti, Owona Nguini, Ateba Eyene, Patrice Nganang et les autres. Quels films regardez-vous ? Regardez aussi « Le président » de Jean Pierre Bekolo, « Lumumba » ou « Mobutu » de Thierry Michel.

Monsieur le Président, l'une de vos « créatures », pour vous plaire a tôt fait de vous annoncer champion en 2018. Que non !!! L'Engagement 18 que je propose ici-bas vient juste vous sauver de ce énième complot contre votre retraite après tant d'années d'hésitation. Ce ministre-là, champion avant la compétition, doit d'abord rendre compte à l'opinion publique et à la justice de l'enracinement de la milice en milieu universitaire et de la mort des étudiants camerounais. Mon peuple ne l'a jamais mandaté de vous faire un appel. « L'Appel du peuple » est l'expression même du mépris de la volonté du peuple par ceux-là qui sont devenus vos Disc Jockeys et qui ont confisqué les médias nationaux pour vous chanter louanges et longévité. Je crainds qu'un heureux lapsus ne les amènent à vous remercier d'avoir créer Boko Haram et une rebellion au pays. Les mêmes qui vous chantent éternité, soyez-en certain, attendent impatiemment de remercier infiniment le bon Dieu s'il venait à écourter votre « vingtaine d'années ». L'appel du peuple, loin d'être une manifestation de la volonté populaire, n'est que l'orgueil collectif d'une élite qui a banni le choix des camerounais et privatisé le Cameroun avec le soutien des armes à feu. Cette élite-là n'est pas seulement du Nord, son dénominateur commun est le RDPC et ses alliés, elle est repartie dans tout le pays. C'est cette élite-là qu'il convient d'appeller Boko Haram. Ce sont de futurs terroristes à col blanc. Tapis dans l'ombre, ils jailliront bientôt et nous parlerons de libérer le Cameroun de 32 ans de dictature. Les mêmes bourreaux deviendront subitement les avocats du peuple. Ces vampires-esclaves, avec le soutien de leurs maîtres Blancs regroupés dans la communauté internationale, mettront le pays à sang et à feu au nom d'une démocratie à laquelle eux-mêmes ne croient pas.

Il est urgent de le faire savoir. Ni le Renouveau, ni l'ONU ou la Communauté Internationale, ni la France, ni la rebellion n'apportera le changement au Cameroun, mais le Peuple camerounais. Pour cela il faudrait que ceux qui le disent souverain, lui permette pour une fois de prendre son destin en main . Cela passe par l'engagement 18.

Son Excellentissime, très chers excellences, le bon sens voudrait peut-être que, après 32 années de tentatives de changement, vous cédiez à la postérité, ne serait-ce qu'un Cameroun en paix. Il ne serait pas bien que ce soit la force de la nature qui vous décide à quitter les affaires . Mais vous-même. L'enjeu pour cela n'est plus le développement du Cameroun. Mais sa continuité dans la paix. Par-dessus tout c'est une question de responsabilité d'homme d'Etat africain, de dignité de l'homme africain, sa capacité à entrer dans l'Histoire. . Après la prise de cet engagement, il serait souhaitable que vous passiez au Cameroun le restant de votre « vingtaine d'années » pour mesurer l'ampleur de la tâche que vous aurez léguée.

Peuple camerounais, s'il est comprehensible que son Excellentissime et les excellences prennent l'Engagement 18 dans les 3 prochaines semaines, l'opposition camerounaise devra prendre le sien immédiatement. L'Engagement 18 ne sera bénéfique au peuple que lorsque l'opposition camerounaise nous montrera enfin sa maturité et ses vertus démocratiques en faisant sa toilette, en remettant au poste de conseiller tous les leaders classiques devenus fatigant ; en nous montrant un front uni autour d'un leader, non pas issus des rangs des « années de braises », non pas issu des « partis-boutiques », mais un visage lucide et sérein, entouré d'hommes et de femmes de profil qui incarneront face au Rassemblement Des Prédateurs du Cameroun, le rêve d'un changement et d'une renaissance accomplis. C'est maintenant et non en 2018. C'est ce qu'il convient d'appeller ici Opposition Réaliste.

Engagement 18

Au regard de ce qui précède, Monsieur le Président, excellences, les camerounais jaloux de la paix, de l'unité nationale et du partage social, soucieux de retourner dans un Etat de droit et d'équité, vous invitent à prendre l'Engagement 18 qui n'est autre qu'un préalable pour une échéance électorale historique en 2018. Il s'agit tout simplement de :

1- Reformer le système électoral en optant pour le scrutin présidentiel à deux tours

2- Renoncer à toute tentative de confiscation du pouvoir à travers la famille, le clan, l'ethnie ou l'adoption d'un dauphin.

3- Dissoudre le Sénat (qui a été installé par l'achat des consciences et le hold-up électoral) afin d'organiser de vraies sénatoriales où tous seront élus

4- Dissoudre Elecam et laisser à la société civile de créer un Observatoire Indépendant des Elections

5- Laisser à l'Observatoire la responsabilité du choix du président intérimaire et du gouvernement de transition jusqu'aux prochaines échéances électorales

6- Entrer dans l'Histoire, c'est-à-dire démissionner

Le gouvernement de transition pourrait :

7- Laisser à l'opposition parlementaire le contrôle supérieur de la gestion des finances publiques, la cellule nationale de lutte contre la corruption dont les missions s'étendront aux sociétés de gestion des droits d'auteur

8- Laisser également à l'opposition parlementaire le porte-feuille de la justice et le choix des juges du Tribunal Criminel Spécial

9- Octroyer les licences à tous les médias qui assurent de manière professionnelle l'information au Cameroun

10- Dissoudre le poste de délégué du gouvernement qui entrave l'action des élus du peuple.

11- détribaliser l'armée camerounaise en rééquilibrant la représentativité des officiers supérieurs issus de toutes les régions du Cameroun

12- Reconsidérer l'indice salariale pour rehausser le pouvoir d'achats et limiter les tentatives de corruption

13- Rehausser la qualité des universités camerounaises par des facultés compétitives en rebudgétisant la dépense pour l'infrastructure et la recherche

14- Reconnaître formellement au Cameroun une seule et unique association qui défendra les droits des étudiants tout en dépouillant l'université camerounaise de toutes les milices et autres regroupements associatifs ethniques

15- Restituer dans leurs droits tous les camerounais détenteurs de la double nationalité

16- Levez définitivement la censure au Cameroun et normaliser les milieux de la distribution des œuvres artistiques en trouvant une solution durable à la piraterie

17- Libérer les prisonniers politiques et donner les résultats de l'enquête sur les morts d'avril 2005 et de février 2008

18- Mettre en place un organe indépendant en charge de l'organistaion des concours au Cameroun

Je sais que le politicien camerounais, à deux exceptions près, n'a pas la culture de la démission. Qu'il soit du gouvernement ou de l'opposition. Je ne voudrais pas que cette réflexion sonne comme une énième interpellation vaine au changement. Mais comme une parole agissante. Nul ne peut ignorer les plaies encore saignantes sur le flan du peuple africain par la confiscation du pouvoir et l'esprit rebel au changement. Lorsque l'ex-président français Nicolas Sarkozy déclare à Dakar : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain... ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles », il n'a pas raté sa cible. Il ne revient pas certes à un colon, qui qu'il soit, de vous ordonner à apporter le bonheur à votre peuple. Même si ce propos est teinté d'orgueil colonialiste, de racisme et d'arrogance, ce n'est ni au paysan, ni au commerçant africains qu'il s'adressait, non ! C'est à tous les Présidents-Eternels que l'auteur de la « racaille » s'adressait. Et de quelle répétition parlait-il ? Sûrement de la répétition égoïste des quinquenats et septenats.

Son Excellentissime, le colon est comme un fauve en cage. Il ne reconnaît personne. Même pas celui qui le nourrit. Quand les mêmes qui vous soutiennent aujourd’hui, suivant la trajectoire de leurs intérêts, sonneront demain la fin de l'histoire en imposant au pouvoir un autre Excellentissime par le feu et le sang, Monsieur le Président, excellences, vous crierez à l'ingérence, vous appellerez le peuple naïf à défendre la patrie en vous appuyant sur un nationalisme que vous n'avez jamais véritablement reconnu ni à Félix Moumié, ni à Ruben Um Nyobé, ni à Ernest Ouandié...C'est cette hypocrisie dangéreuse que nous devons éviter demain à notre peuple. Ceux qui vous font croire que vous êtes l'unique choix pour le Cameroun sont-ils entrain de nous dire qu'après votre « vingtaine d'années », ou alors après avoir pris l'Engagement 18, l'on fera appel, faute de mieux, à un ghanéen, un français, un sénégalais ou un américain pour conduire le pays ? Vos conseillers ne jouent plus leur rôle depuis très longtemps. N'acceptez plus d'être l'otage des otages de l'égoisme. Ne pensez plus que vous n'êtes pas prêt à démissionner. Vous l'êtes depuis 1990. Les démissions du Président Ahmadou Ahidjo et du Pape Benoît XVI ne sont que quelques références historiques et contemporaines encourageantes pour vous?

Au démeurant, Peuple camerounais, l'Engagement 18 devrait être pris pour que le 31 décembre 2034 un autre Excellentissime ne nous annonce pas l'émergence en 2075. Nous aurons pourtant « retroussé nos manches » et bataillé aveuglement dans un long tunnel économique qui finalement n'aura eu que trop de boue et de bouts. Combien de points d'achèvements allons-nous atteindre pour enfin toucher au point d'achèvement du pouvoir éternel et de l'insécurité multidimensionnelle ?

Peuple camerounais, Excellentissime, excellences, j'ose espérer avec vous que la fibre patriotique et l'engagement 18 l'emporteront sur le réflexe égoïste et tyranique du règne à vie.

Veuillez croire, compatriotes pacifistes, à l'expression de mon profond respect.

Vive l'unité nationale,

Vive l'Engagement 18

Vive l'Opposition Réaliste

Vive le Cameroun

Richard Djif

Extraits du livre (manuscrit) Engagement 18

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